Face au mépris généralisé, l'urgence de la victoire !

18/04/2023

La colère n'a jamais été aussi forte. Après le passage en force de Borne et son empilement de mesures de bâillonnement démocratique, voici maintenant le laisser-passer absurde des "sages" du conseil constitutionnel. En plus de laisser une entaille de plus dans notre démocratie, cette décision a renforcé dans la population une colère, accompagnée d'un sentiment d'impuissance et de résignation. Soyons lucides: Macron a laminé les corps intermédiaires, les contre-pouvoirs, ses conseillers disent même qu'il "est fier d'avoir battu les syndicats". Son objectif avec cette réforme injuste, injustifiée et brutale est donc maintenant clair: il a voulu nous mater. Il ne se passe plus un jour sans qu'une nouvelle fois, un de ses porte-paroles les plus médiocres ne crache une nouvelle fois au visage des manifestants et de la démocratie. Les syndicats sont les représentants (parmi d'autres) des français, que signifie alors la fierté de les avoir battus? Il n'y a que le mépris qui nous gouverne. De ce mépris institutionnel s'accompagne aussi un mépris médiatique depuis l'usage du 49-3.

Tant de fois avons nous vu les éditorialistes de tous les plateaux chanter en chœur à la condamnation obligatoire des violences, sans jamais songer une seule seconde à la souffrance absolue éprouvée par les manifestants gazés et les bloqueurs matraqués. Ce mépris, cette insouciance absolue face à un pays au bord du gouffre, a renforcé la colère, il l'a exacerbée. Les mots employés ici sont durs mais la réalité est tenace. Pour tenter de faire oublier à la population l'immense coup de matraque de la réforme des retraites, Emmanuel Macron a tracé un "nouveau cap" lundi soir. Sa solution peut prêter à rire, mais devrait surtout nous faire pleurer: pour faire oublier la crise actuelle, le gouvernement souhaite lancer un nouveau chantier sur l'immigration et la fraude sociale. C'est donc reparti pour une nouvelle période de stigmatisation des musulmans et de la gauche, quitte à favoriser encore plus l'arrivée au pouvoir des fascistes en 2027.


Les temps sont graves, la crise démocratique est la plus forte en France depuis les événements de Mai 1968 et rien ne semble pouvoir l'endiguer. Notre responsabilité en tant que syndicalistes et militants n'est pas de tenter en vain d'adoucir la colère, mais de la structurer. Face à ces institutions déraisonnables et ces politiques fascisantes, il nous faut plus que jamais reconstruire, réunir, riposter. Nous allons arracher la victoire avec les dents, comme le mouvement ouvrier l'a toujours fait. Face au chaos généralisé, une seule solution possible: la victoire !

Manès Nadel. Le 18 avril 2023. 

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