Collectiviste !
Par Manès Nadel
Collectiviste ! Voilà la vision du syndicalisme lycéen qui l'a emporté
le 3 octobre. C'est le courage de l'unité, la clarté stratégique et la
responsabilité historique de l'union qui ont primé sur le reste.
Nous sommes fiers d'avoir répondu présent à l'heure des grands effondrements et au moment où les mouvements fascistes se libèrent pour instaurer leurs narratifs nauséabonds et leur espérée "guerre de civilisations". Tout le monde l'a vu désormais: la force est à l'Union Syndicale Lycéenne. Alors qu'aussi les résurgences des organisations lycéennes putréfiées tentent de se faire entendre et affaiblissent consciemment notre mouvement. Et voilà que se déversait hier le torrent des menaces et des tweets plein d'une rage que la décence ou la dignité semblent ignorer.
Amusant et pitoyable. Amusant de voir ceux qui ont passé le plus clair de leur temps dans le syndicalisme
lycéen à se tuer entre eux converger maintenant contre l'union. L'union
contre l'union ! Déterminante différence entre ces deux alliages: l'un
est véritable, construit et clair. L'autre restera divisé sauf pour
taper sur un ennemi commun de circonstances. Voilà pour le côté amusant.
Pour le côté pitoyable, nos concurrents qui nous considèrent comme des ennemis
pourraient eux aussi ouvrir un chemin de clarté. Certains, faible
maillon restant de l'organisation des putschs style solfériniens des
années 80 feraient bien, au lieu de donner sur Twitter des conseils de journalisme,
de consulter un éloquent article de Libération d'il y a quelques mois:
"A la FIDL, un putsch mené par des non-lycéens". À bon entendeur.
Ceux-là
ont au moins le mérite de tenter de nous combattre sérieusement, ce qui
n'est pas le cas des autres. Les exclus de la Voix Lycéenne pour saluts
nazis; au président familier des "soutiens critiques à Jean Marie Le
Pen", eux, auront du mal à donner la preuve d'une quelconque
crédibilité, c'est tant mieux pour le mouvement lycéen, tant pis pour
eux. Les rouge-bruns confus de ce style feraient mieux d'être tenus à
distance de toutes les organisations sérieuses de la gauche. À bon
entendeur aussi.
Nous ne passerons pas notre temps à répondre à la
diffamation continuelle, aux insultes et aux menaces, la preuve de notre supériorité numérique et du
succès de notre unification se vérifie et se vérifiera concrètement sur
le terrain. Personne n'a jamais dit que l'union était parfaite,
dénuée de défauts ou par définition au-dessus du reste. Il est en
revanche une certitude: nous proposons à notre congrès fondateur et aux
lycéens une perspective de rupture avec les stratégies et les errements
du passé qui ont fait tant de mal au mouvement lycéen. C'est maintenant à
nous toutes et tous de faire vivre cette union antifasciste, féministe,
écologiste et collectiviste. L'unité est un combat qui en vaut la peine, et nous le continuerons coûte que coûte.
Nous sommes donc collectivistes,
car nous répondrons aux fléaux de l'éducation et de la société qui court
à l'effondrement par la force collective de l'intelligence humaine. Nous avons une stratégie, celle de la convergence des luttes, de l'antifascisme revendiqué, de l'unité face à la destruction de l'éducation.
L'Union Syndicale Lycéenne est l'avancée stratégique majeure de
l'histoire du mouvement lycéen, et montrera la force de son
syndicalisme à l'avenir par la lutte, et pas autrement.